« Si le confinement ne sera pas appliqué d’une manière stricte et convenable, il pourrait aller jusqu’au mois d’août prochain. Les mesures de confinement et de protection doivent être convenablement appliquées pour que le gouvernement puisse le lever », explique Moez Hammami. 

Pour le PDG de Quantylix, si tout ira comme prévu et les citoyens appliquent le confinement comme il se doit, la Tunisie serait en mesure d’éviter le prolongement du confinement et de le lever, au plus tard, au mois du mai prochain. « Il faut par ailleurs signaler que ce confinement a servi à digitaliser et numériser l’administration tunisienne. Ceci est un point positif que nous devons en être fier », explique Moez Hammami avant d’ajouter, « économiquement, le pays ne peut pas résister trop longtemps. Nous avons donc intérêt à appliquer le confinement dans les règles de l’art. »

En ce qui concerne l’évolution de la pandémie corona, le statisticien a indiqué que le nombre des cas déclarés ne reflète pas la réalité. « Le nombre des cas infectés par la pandémie déclarés dépend du nombre des dépistages effectués, ce qui est loin d’être une image réelle de la propagation du coronavirus en Tunisie. Pour mieux comprendre la situation, il faut suivre le nombre des décès. Actuellement, nous sommes à une moyenne de deux à trois décès pas jour. Si on arrive à cinq morts par jour, la situation deviendra plutôt incontrôlable et inquiétante. Le pic de la pandémie est attendu fin avril, et on doit à tout prix éviter une deuxième accélération de la propagation du corona. »

Interrogé sur la situation économique du pays une fois la pandémie enrayée, Moez Hammami a expliqué que les conséquences seront sans doute néfastes, mais nous pouvons s'en sortir. « La crise est inévitable, mais nous avons les moyens d’investir dans les secteurs porteurs et de se diriger vers des marchés comme ceux des pays africains. L’État doit dès maintenant trouver des solutions pour éviter la faillite des PME (petites et moyennes entreprises). Nous avons des partenaires économiques qui sont eux aussi en crise. La relance sera certes difficile, mais nous avons les moyens de surmonter la crise en prenant les décisions qu’il faut, dès maintenant », conclut-il. 

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